Actualités

Au 31/05/2014
A propos de la leptospirose
La transmission de la leptospirose chez l'être humain.Actualités

L'allergie
Introduction
Au moins 30% de la population générale est atteinte d’allergies, mais ce pourcentage est vraisemblablement sous-estimé par manque de dépistage.
Les allergies sont réparties par catégorie d’allergènes tout âge confondu de la manière suivante :
- Allergies respiratoires 75 %
- Allergies alimentaires 5 à 10 %
- Allergies aux venins 5 %
- Autres (médicaments, professionnels) 10 %
A noter :
Mécanisme de l'allergie
L’allergène est une substance naturelle présente dans l’environnement, inoffensive mais capable dans certaines conditions et chez certains individus d’induire la synthèse d’IgE spécifiques.
La période de sensibilisation est asymptomatique, seule la présence d’IgE spécifiques en est le témoin. Lors d’une nouvelle introduction la réaction IgEs-allergène peut déclencher la libération de médiateurs comme l’histamine, induisant en quelques minutes des symptômes qui se traduisent selon l’organe touché par :
- Rhinite conjonctivite = sphère ORL
- Sifflement asthme = poumon
- Eczema, urticaire = peau
- Diarrhée, vomissement = système digestif
- Œdème de Quincke, choc anaphylactique
Il faut noter que tout signe cutané, respiratoire, digestif récidivant ou persistant doit faire évoquer une allergie.
Comment évoquer un allergène ?
Interrogatoire minutieux :
- Tracer la chronologie des faits, le délai et le lieu d’apparition des symptômes, la fréquence et l’intensité.
- Chercher les antécédents médicaux, familiaux
- Connaître l’environnement du patient, son traitement médical
- Préciser le caractère saisonnier ou perannuel
- Chercher les facteurs concomittants, aspirine, alcool, sport (histaminolibérateur)
Il est possible d’évoquer la responsabilité d’un allergène particulier dès l’interrogatoire.
Selon la période :
- Retour de la saison chaude après un hiver froid : Acariens
- Il existe 3 grandes saisons polliniques :
Selon le lieu d’apparition :
- Rhinite et/ou asthme dans une maison de campagne (acariens)
- Urticaire dans une maison qui a possédé un chat même si celui-ci n’y est plus.
- Eternuements, toux, asthme dans une maison avec traces d’humidité
- Toux au contact d’une veste de cavalier
Tests cutanés d’allergie
- Chez l’allergologue les pricktests sont réalisés par une petite poncture cutanée sur la face intérieure de l’avant-bras.
- A réaliser 3 à 4 jours après l’arrêt des antihistaminiques, 1 mois après l’arrêt des corticoïdes et contre indiqué pendant la grossesse.
- A interpréter avec un témoin négatif pour éliminer un dermographisme et un témoin positif.
- Lecture : à considérer comme positif si la taille de la papule est supérieure à celle du témoin négatif + 3 mm
Examens biologiques
Examens non spécifiques
- Eosinophilie sanguine > 400/mm3 (soit 0,4 giga/l)
- Eosinophilie nasale
- IgE sériques totales : attention taux aussi augmenté dans d’autres affections comme les parasitoses, myélome à IgE
Examens de dépistage
Au sein du laboratoire plusieurs tests sont proposés. Ils sont réalisés sur l’Immunocap de Thermofisher.
- Le Phadiatop pour l’allergie respiratoire qui est positif dans 90 % des allergies respiratoires.
La composition du Phadiatop concerne des allergènes des familles suivantes : acariens, arbres, graminées, herbacées, animaux, moisissures.
- Le Trophatop : Chez l’enfant avec 3 mélanges d’allergènes Fx26-Fx27-Fx28 où on y teste les 3 aliments prédominants dans l’allergie chez le nourrisson (le blanc d’œuf, l’arachide, le lait de vache) et les aliments en cause apparaissant lorsque l’enfant grandit ( le poisson, la crevette, le soja, la moutarde, la noisette)
- Chez l’adulte 3 mélanges sont testés : Fx5-Fx24-Fx28
Blanc d’œuf, lait de vache, arachide, blé, poisson, soja
Banane, crevette, noisette, kiwi
Aïl, céleri, levure de bière, sésame
A noter que les allergies alimentaires
- D’origine animale apparaissent surtout avant 7 ans
- D’origine végétale apparaissent surtout après 7 ans (souvent secondaires à une allergie aux pollens)
- Dépendent évidemment des habitudes alimentaires
Dosage unitaire des IgE sériques spécifiques (RAST IgE spécifiques à un allergène donné)
- Ils permettent de confirmer la positivité des pricktests
- On dispose d’un grand nombre d’allergènes
- Le résultat est exprimé de façon quantitative en unité (kUA/L)
- Le tableau d’interprétation ci-joint est annexé à l’analyse dans les comptes rendus
Tableau d’interprétation
Taux des IgE (kUA/L) |
Interprétation |
Inf. à 0,1 kUA/L |
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0,1 à > 100 kUA/L |
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Technique MEIA - Immunocap 250 - PHADIA
- Les dosages des IgE spécifiques comme les pricktests sont le plus souvent réalisés à l’aide d’allergènes obtenus par extraction à partir d’une source allergénique naturelle (pollens, aliments)
Leur inconvénient est d’être des mélanges complexes contenant à la fois des molécules allergéniques et des molécules non allergéniques.
- Les composants allergéniques : De la source allergénique naturelle,on a pu obtenir par extraction-purification l’extrait allergénique (code précédé de n) et par génie génétique l’allergène recombinant (code précédé de r).
Ces derniers sont de plus en plus utilisés et ont un grand intérêt car ils permettent de différencier une sensibilisation d’une allergie.
On y distingue :
- Les allergènes majeurs : allergène capable de se fixer à au moins 50 % des IgE spécifiques présents dans le sérum des patients.
- Les allergènes mineurs se fixant chez moins de 50 % des IgE spécifiques
Exemple :
Allergène majeur du d1 (dermatophagoides pteronyssinus) est le Derp1
Allergène majeur du e1 (chat) est le Feld1
Allergène majeur du t3 (bouleau) est le Betv1
- Intérêt de l’utilisation des composants allergéniques à l’aide de 2 cas pratiques :
- Cas pour diagnostiquer précisément une allergie :
Pour l’arachide, on dispose de 5 allergènes recombinants.
rArah2 : La positivité de cet allergène révèle un risque élevé d’allergie.
rArah1 et rArah3 : Si associé à rArah2 révèle un risque de gravité.
rArah8 si isolément positif : prouve une sensibilisation croisée Pollens-Aliments par l’intermédiaire de la PR10. Dans ce cas précis on peut exclure une allergie à l’arachide.
rArah9 si isolément positif : prouve une sensibilisation croisée avec les herbacées par l’intermédiaire de la LTP.
- Cas permettant de comprendre et détecter les réactions croisées :
On recense maintenant des grandes familles moléculaires.
Premier exemple : La famille des protéines PR10 (Betv1 like) commune au bouleau (Betv1), à la noisette (Cora1), à l’arachide (Arah8), à la pomme (Mald1), à la pêche (Prup1)
Dans les régions nord, le patient peut débuter une allergie aux pollens de bouleau confirmée par le rbetv1 avec risque possible plus tardivement d’allergie à la pomme, ce qui est la conséquence de la réaction croisée entre les PR10 du bouleau et de la pomme.
Second exemple : La famille des LTP commune à la pêche (Prup3), la pomme (Mald3),
l’arachide (Arah9), l’armoise (nArtv3).
Dans les régions sud, le patient débute par une sensibilisation primaire à la pêche confirmée par le rPrup3, l’allergie à la pomme apparaît plus tard ce qui est la conséquence de la réaction croisée entre les LTP de la pêche (Prup3) et de la pomme (Mald3).
Conditions de prescription selon la nomenclature
(Arrêté du 28 novembre 2003)
Tests de dépistage (sans identification de l’allergène) |
Tests d’identification |
Recherche d’IgE spécifiques vis-à-vis de mélanges d’allergènes |
Tests de quantification des IgE spécifiques vis-à-vis d’allergènes unitaires |
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Ordonnances indiquant au maximum :
Non cumulables avec les allergènes unitaires |
Ordonnances indiquant au maximum :
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*Pénicilline G et V, Ampicilline, Amoxicilline, curares
A noter que le dosage d’IgE totales n’est cumulable avec aucun test allergique.
Recommandations préanalytiques
Prélèvement
- Sérum (tube sec)
- Il n’est pas indispensable de prélever à jeun
- Les dosages ne sont pas influencés par les médicaments (antihistaminiques, corticoïdes)
Conservation
- Les sérums sont conservés congelés pendant 1 an permettant de répondre à une demande de complément d’analyses par le prescripteur.
Sources bibliographiques :