Du 02/07/2012 au 31/05/2014 -
Après l'infarctus : un changement de vie impératif
Lorsqu’une des artères coronaires se bouche complètement (généralement par thrombose sur une plaque d’athérome), la partie du muscle cardiaque qu’elle irrigue ne reçoit plus d’oxygène et se nécrose en quelques heures. A l’hôpital, le patient a subi soit un geste interventionnel (angioplastie par ballonnet souvent complétée par la mise en place de stent) soit une thrombolyse qui a dissout le caillot.
La période qui suit un infarctus est appelée post-infarctus. L’enjeu de cette période qui dure en fait toute la vie est d’éviter la récidive d’infarctus ainsi que l’apparition de complications. Plus de 10% des patients décèdent : les 2/3 pendant la crise et le tiers restant dans l’année qui suit.
Les facteurs de risque de récidive d’infarctus sont principalement le tabac, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, l’absence d’exercice physique et le stress.
Les complications à redouter sont l’insuffisance cardiaque (le muscle altéré n’assure que partiellement sa fonction de pompage) et le risque rythmique (la nécrose peut avoir altéré les réseaux de diffusion de l’influx nerveux cardiaque qui régule automatiquement les contractions musculaires).
L’arrêt du tabac est impératif : un suivi par un tabacologue et des substituts nicotiniques peuvent constituer un appui utile. La lutte contre le surpoids et l’obésité est aussi prioritaire.
L’activité physique régulière est indispensable. Les programmes de réadaptation cardiaque (30 mn cinq fois par semaine) permettent de ralentir la progression des lésions coronariennes et augmentent le taux de survie. Ils diminuent aussi la réaction dépressive.
Les médicaments sont prescrits à vie : bêta-bloquant, statines, inhibiteurs de l’enzyme de conversion et antiagrégants plaquettaires (aspirine et clopidogrel, ce dernier étant prescrit sur une durée variable selon le type d’infarctus et de stent).
Les facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypercholestérolémie sont pris en charge. Les objectifs sont une tension artérielle inférieurs ou égale à 140/90 voire 130/80 mm Hg, un LDL-cholestérol inférieur à 1 g/L, voire 0.70 g/L, une glycémie à jeun inférieure à 1.10 g/L et une HbA1c inférieurs à 6.5%.
Des aménagements du domicile et du poste de travail peuvent être envisagés. Le retour précoce au travail est encouragé à chaque fois que possible.
Le patient et l’entourage doivent connaitre les signes d’alerte d’une récidive d’infarctus du myocarde (le plus souvent, douleur thoracique oppressante, de plus de vingt minutes, irradiant dans le bras gauche, le cou et la mâchoire inférieure) et la conduite à tenir (appel immédiat du 15 [SAMU]).
Il est conseillé que l’entourage se forme aux gestes de réanimation.
Il est indispensable de suivre son traitement médical. Il ne faut pas arrêter les médicaments ni modifier la prescription sans avis médical.
Si les facteurs de risque sont contrôlés, le médecin généraliste doit être consulté tous les 3 mois et le cardiologue tous les ans.
L’alimentation joue un véritable rôle thérapeutique. Elle doit être diversifiée et équilibrée, pauvre en graisses (viandes maigres et huiles végétales doivent être privilégiées) mais riche en fruits, légumes, poissons.
En cas de surpoids, il faut perdre du poids et maintenir son poids idéal.
On peut vivre normalement après un infarctus du myocarde, à condition de respecter certaines règles.
article extrait de l'hebdomadaire "le Généraliste".